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Bertrand CHOLEY, maire de Vomécourt au parcours atypique

30 novembre 2021
5min
Bertrand Choley Agriculteur Vomécourt

Le parcours de Bertrand Choley, maire de Vomécourt et cinquième génération d’agriculteur est pour le moins atypique.

Bertrand Choley ouvre la porte de l’ancienne grange datant de 1825 qui borde la route principale du petit village de Vomécourt. Vêtu d’un grand manteau, il abandonne ses bottes pleines de terre devant l’entrée. « On va se mettre au chaud », glisse-t-il en avançant vers une cheminée. Dehors, un soleil d’hiver tape sur les carreaux, reflété par le sol givré du jardin. Cette beauté est « rarement apprécié par les gens », note l’agriculteur, qui se définit comme un amoureux éperdu de la nature mais pas comme un poète.

Il est la cinquième génération à reprendre l’exploitation familiale et il la transmettra lui-même à un de ses fils d’ici deux à trois ans. À 64 ans, il envisage une retraite bien méritée. Pourtant, Bertrand Choley n’a pas toujours été agriculteur. Il a passé les premières années de sa carrière en tant que professeur de sciences naturelles et a enseigné pendant neuf ans à l’école d’horticulture de Roville-aux-Chênes. Forcément, la bio, la chimie, la théorie, lui ont donné envie de les tester dans la pratique.

En 1980, lorsqu’il reprend l’exploitation, sa famille élève des vaches laitières. Mais ce modèle Bertrand Choley l’a remis en question il y a six ans en transformant sa production vers le bio et les céréales. « Ça faisait vingt-cinq ans que je me posais la question de passer en bio. Les produits chimiques, les engrais, ça ne me plaisait pas. Je ne me sentais pas bien dans le système conventionnel, qui finalement est un système économique où on laisse les gens survivre », constate-t-il.

Aujourd’hui, il cultive 185 hectares de céréales : seigle, blé, avoine, épeautre, trèfle et même des lentilles. Il le sait, c’est pour cette dernière production qu’il est le plus « connu » dans le secteur. L’année 2021 n’a pas été très fructueuse pour cette légumineuse, qui préfère un peu plus de chaleur et moins de pluie. « En tout cas c’est ce que je constate », tempère l’agriculteur, prudent. Il arrive en temps normal à récolter 4 tonnes de lentilles.

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Entre terre et maire

En attendant, l’ancien prof de SVT récolte les trèfles, environ 40 tonnes, ce qui lui permet d’avoir ses propres semences et de « nettoyer les sols » entre deux productions. « Cela enrichit le sol en azote et améliore sa structure », indique-t-il. Sur le toit de ses bâtiments, il a déposé des panneaux photovoltaïques et a bien l’intention d’en installer d’autres.

Ses terres ne sont pas les seules à le tenir occupé. Bertrand Choley attaque en effet son troisième mandat à la tête de la commune de Vomécourt. Membre de la communauté de commune de Rambervillers, il est également vice-président en charge de l’économie et des finances. Une tâche qui lui tient particulièrement à cœur, très à l’écoute de ses concitoyens.

Je ne me sentais pas bien dans le système conventionnel, qui finalement est un système économique où on laisse les gens survivre

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